D'argent à la flamme de gueules; chaussé haussé de sinople chargé de deux doloires adossées d'or, celle de dextre posée en bande et celle de senestre posée en barre.
Création Jacques Dulphy.
Adopté le 8 mars 2024.
Ce blason comporte deux doloires, ou haches à manches courts, tirées des armes de Jean de Béthisy, seigneur de La Vicogne en 1216.
Son sceau témoigne qu’il portait trois doloires dont les émaux (couleurs) ne sont pas connus; le sceau est de cire verte, et le vert peut évoquer l’ancienne et grande forêt qui couvrait encore au Moyen Âge une grande partie du Nord-Amiénois: la forêt de la Vicogne. Cette forêt, dont la commune a conservé le nom, fut défrichée dès le XIIe siècle, précisément à coups de haches, ou de doloires. Le sinople est donc retenu pour le champ et l’or pour les doloires.
La flamme de gueules évoque la famille Feuquel de La Vicogne, dont sont issus les seigneurs du lieu au XVIIIe siècle, et qui portait trois flammes sur son blason.
Avec une partition sous forme d'un chaussé-haussé qui peut aussi symboliser l’initiale "V" du nom de la commune.
(Jacques Dulphy)
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Il convient de préciser qu'au Moyen-Age, il existait une "forêt de Vicogne", infestée de loups, qui couvrait une grande partie du Nord-Amiénois. Le nom de ce village est le dernier témoignage de cette forêt, défrichée à force d'essartages. L'origine du nom de lieu n'est pas connue.
Au XIe siècle, Léandre DE LA VICOGNE, né vers 1050, mort en 1109, aurait épousé Clotilde DE RUBEMPRé (1064-1116), d'où : Marthe (1082-1144) qui épousa Victor DE RAINCHEVAL ( 1069-1121).
Par un acte de 1154, Jean, comte de Ponthieu, confirme la disposition de son père concédant "trois charruées de terre au terroir de La Vicogne" aux chevaliers du Temple. Courant 1169, Henri DE RAINCHEVAL, seigneur de La Vicogne, donna aux Templiers le bois Ziriax pour être essarté et cultivé. Cette donation fut faite au Sériel. La maison du Temple de La Vicogne (diocèse d'Amiens, baillie de Ponthieu) était dite commanderie ou "maison du Temple de Sériel".
En 1216, Jean DE BéTHISY, chevalier, seigneur de Béthisy, de Roquencourt et de La Vicogne-lès-Naours, fait don à l'abbaye du Gard, près de Picquigny, d'un fief mouvant de Picquigny. A cet acte est appendu son sceau de cire verte, à ses armes portant trois doloires (fers de haches servant aux défrichements).
Cet acte, avec le sceau est conservé aux Archives de la Somme. Les couleurs de ce sceau, qui évoquent sans doute les défrichements de la forêt de Vicogne, ne sont pas connus. Les De Béthisy porteront plus tard : "d'azur fretté d'or".
En 1558, on trouve mention d'un Jean DE POUICH DE LA VICOGNE, sans autre précision. Fut-il même seigneur de La Vicogne ? Rien n'est sûr !
A la fin du XVIIe siècle, on rencontre Claude FEUQUEL, écuyer, seigneur de La Vicogne en généralité d'Amiens. Il ne fait pas enregister ses armes au Grand Armorial de France en vertu de l'Edit de 1696 et se voit "attribuer d'office" un blason qu'il n'a jamais porté : "d'or à une fasce dentelée d'azur", suivant les habitudes de D'Hozier.
Il est anobli en 1697 et se fait appeler alors Claude FEUQUEL DE LA VICOGNE. Il porte alors, avec sa descendance, des armes qu'il s'est choisies et qui se lisent : "d'argent, au chevron d'azur, accompagné de trois flammes de gueules".
A la veille de la Révoltion de 1789, le château de La Vicogne appartenait et était habité par Marie-Louise-Angélique de Virgille de La Vicogne (ou de Virgille de La Vicongne) ,nous nous en tiendrons à la première forme. J'ignore quel fut le mode de transmission. Cette dame, qui fut le dernier seigneur de La Vicogne, ne fut pas inquiétée par la Révolution. Elle possédait aussi (et déjà en 1763) le château et la verrerie de la Grande vallée, près de Guerville, en forêt d'Eu. Elle était issue d'une famille originaire du Languedoc et du Nivernais. Parmi ses ancêtres figurait notamment Honorat DE VIRGILLE, auteur de la branche de Saint-Riquier et de La Vicogne, maintenue noble en 1669, 1688 et 1716 (...)" selon Jougla de Morenas. La famille DE VIRGILLE portait : "d'or à trois pals de gueules, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or".
Pendant la Révolution, en 1796 (an IV), des biens ayant appartenu à l'abbaye de Corbie (étaient-ce d'anciennes terres templières puis hospitalières ?) furent vendus au titre de Biens nationaux à La Vicogne. Le sieur Louis-Jean-Baptiste Scellier, d'Amiens, se porta acquéreur de la ferme dite du Roisel "affermée par bail depuis 1788 à la citoyenne veuve Halloi".
Le "château" de La Vicogne, maison à étage flanquée de deux ailes en rez-de-chaussée, en briques et encadrements de pierre, maison de maître remaniée au XIXe siècle, aurait été bâtie dans sa version première dans la deuxième partie du XVIIIe siècle par Mlle Marie-Louise-Angélique DE VIRGILE DE LA VICOGNE, qui exploitait par ailleurs la verrerie de Guerville (la Grande-Vallée) en forêt d'Eu (76).
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Eglise Saint Eloi
Reconstruite au 19ème siècle.
aquarelle d'O.Macqueron 1872, bibliothèque municipale d'Abbeville.