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De gueules à la bande d'or côtoyée de deux cotices du même.
La commune a relevé les armes de Robert de Boves, chevalier, vivant en 1239.
Ce blason figure sur un contre-sceau de 1239 (aujourd'hui conservé aux Archives nationales) qui est décrit par Auguste Janvier dans "Boves et ses seigneurs, étude historique sur la commune de Boves", 1877, planche 1 page 112.
Sceau de Robert de Boves (archives départementales)
Un autre exemplaire de ce sceau, daté de 1247, est conservé aux Archives de la Somme. Robert était issu d'un rameau de la famille des sires de Coucy et de Boves éteint au XIIIe siècle, et qui portait des armes différentes des grands Coucy (une bande coticée, et non un fascé de six pièces de vair et de gueules).
Enguerrand 1er de Boves devient seigneur de Coucy en 1080, par son mariage avec Ade de Marle.
On trouve encore ce blason porté en écusson au franc canton senestre de l'écu du baillage de Boves (14e siècle), conservé lui aussi aux Archives de la Somme. Le blason de Robert de Boves, repris par la commune, a été sculpté au fronton de la mairie du lieu au XIXe siècle." (Jacques Dulphy)
La motte castrale fut construite au Xème siècle.
Dans la basse-cour du château fut construit le prieuré de Saint-Aubert (Ordre de Cluny)
La famille féodale émerge alors avec Hugues de Boves, puis son fils Dreux de Boves, vicomte de Corbie et avoué de l'abbaye.
Son fils Enguerrand de Boves, comte d'Amiens en 1085, devient un important personnage, il s'empare par la force en 1079 de Coucy et épouse son héritière Ade de Marle et Coucy.
Le couple fonde la dynastie des seigneurs de Coucy avec Thomas de Marle, fils d'Ade et fils putatif d'Enguerrand.
La seigneurie de Boves est donc possédée depuis le xie siècle par la Maison de Coucy, en fait par une branche cadette car elle fut héritée par un fils puîné de Thomas de Marle, Robert, frère d'Enguerrand II ; puis elle passe aux Florennes-Rumigny par le mariage d'Elisabeth/Isabelle/Isabeau de Boves, petite-fille de Robert, avec Nicolas V de Florennes-Rumigny.
En 1255, Nicolas V de Florennes-Rumigny († 1257), devient donc également seigneur de Boves par sa femme Isabelle.
Comme Florennes et Rumigny, Boves échoit ensuite en 1270 à la Maison de Lorraine par le mariage d’Isabelle de Rumigny, petite-fille d'Isabeau de Boves et Nicolas V de Florennes, avec Thibaut de Lorraine, fils aîné du duc Ferry III ; elle y restera jusqu’au commencement du xviie siècle, passant notamment à la branche cadette de Vaudémont depuis Ferry (fils puîné du duc Jean), branche qui accéda à son tour au duché en 1473 avec René II. Comme les autres possessions françaises de la Maison de Lorraine, la baronnie de Boves va à la branche cadette de Lorraine-Guise : au duc Claude († 1550), fils puîné de René II ; le dernier titulaire héréditaire est le duc d'Aumale Charles († 1630), petit-fils de Claude.
Pendant la Ligue et les Guerres de Religion, le château de Boves servit d'arsenal aux Ligueurs. Pendant le siège d'Amiens, en 1597, le roi Henri IV séjourna à plusieurs reprises au château de Boves.
En 1606, le château de Boves, qui appartenait comme on l'a vu à la famille de Lorraine-Guise, fut confisqué sur le duc ligueur Charles d'Aumale avec la baronnie de Boves, la vicomté de Corbie et l'avouerie de Boves (sur l'Eglise d'Amiens et/ou l'abbaye de Corbie), et adjugé à Bénigne Bernard, maître d'hôtel d'Henri IV, † en 1626.
S'ensuivirent, par acquisition ou liens de parenté, plusieurs possesseurs :
- Nicolas de Moÿ/de Moüy de Riberpré cité en 1657 ; marquis de Boves, gouverneur d'Amiens), puis son fils Charles de Mouy (cité en 1660, marquis de Riberpré et de Boves, lieutenant-général, gouverneur de Ham, † sans postérité en 1681), dont la veuve Elisabeth-Françoise (de) Gruyn transmit Boves et Riberpré à sa sœur Louise-Henriette (de) Gruyn (deux filles de Charles Gruyn/Grain/Groin des Bordes et de sa 1re femme, commissaire de l'Artillerie de France, conseiller du roi, financier, bâtisseur de l'Hôtel de Lauzun, qui semble avoir été le beau-frère de Charles de Moüy par sa 2e épouse, Geneviève de Mouy18), épouse en 1672 de Jean Leclerc de Grandmaison, prévôt de l'Ile, Trésorier général et extraordinaire des Guerres, † vers 1698 ; Suivit alors un certain Denis d'Aubourg de Montigny, puis :
- Jean II de Turmenies/Turmenyes de Nointel et son frère Edme-François de Turmenies/Turmenyes de Montigny, deux gardes du Trésor royal, fils de Jean Ier de Turmenies de Nointel, lèguèrent Boves à leurs petites-nièces la duchesse d'Ancenis et la duchesse de Biron
La dernière propriétaire du château et de la terre de Boves fut donc la maréchale de Biron, détenue en tant que suspecte sous la Révolution, condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire le 27 juillet 1794, et exécutée dès le lendemain.
Motte castrale du Xème siècle et ruines du château féodal des seigneurs de Boves
campagne de fouilles 2008.
Sceaux des seigneurs de Boves
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Eglise
L'ancienne église Notre-Dame ou Sainte Marie des Champs avait été construite sur la colline, à côté du prieuré Saint-Aubin, à l'endoit où est le cimetière.
dessin des Duthoit
Après la Révolution elle tombait en ruines et fut démolie.
L'église actuelle Notre-Dame de la Nativité a été construite au pied de la falaise au XIXème siècle.
Décidée en 1804, la première pierre fut posée en 1808, mais les travaux furent ralentis par les difficultés rencontrées dans les fondations, en 1838 le décor n'est pas encore réalisé.
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Ancienne église Saint-Nicolas
L´édifice est visible sur la carte de Cassini et sur le cadastre napoléonien de 1806. L'église en ruines est connue par un dessin de Duthoit . Un plan réalisé en 1876 donne une représentation du cimetière, qui s'étend autour de l'église.
dessin des Duthoit
Les documents conservés aux archives départementales (série O) indiquent que l´église devient simple chapelle, après la décision de construire une nouvelle et unique église paroissiale, en 1804. Elle fera l´objet de quelques travaux de consolidation et d´entretien en 1824, en 1834, en 1856. En 1824, date à laquelle le chœur est « en état de vétusté », les paroissiens demandent qu´on y construise un autel pour les messes d´enterrement.
Les travaux de restauration de la chapelle, dont Marest dresse le devis en 1847, sont ajournés ; l´entrepreneur dresse un nouveau devis pour la construction d´un clocheton en 1849.
La chapelle, endommagée par un bombardement survenu en 1915, est en ruines en 1917. Elle est démolie, à cette date, à la demande des soldats britanniques dont le terrain d'entraînement est proche de la chapelle. Les matériaux sont cédés au curé de la paroisse, à l'exception du dallage qui doit être conservé intact, en souvenir de l'emplacement de l'édifice.