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Parti d'or et d'azur, à la croix ancrée de gueules brochante.
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La seigneurie de Bouttencourt (80), comme celle de Bouillancourt (80) eut pour seigneurs, jusqu'au XVe siècle, les membres de l'illustre famille de Cayeu (ou Caieu), originaire de Cayeux-sur-Mer (voir ce nom).
Cette famille, éteinte du XVe siècle, fut l'une des plus anciennes et des plus puissantes du Ponthieu "tant par son origine que par les alliances qu'elle contracta avec tant de grandes familles, notamment avec les Lascari, empereurs de Constantinople" (Belleval, Nobiliaire du Ponthieu, 1864).
La généalogie prouvée remonte à Anseau (ou Ancel) de Cayeu, vivant en 1128, chevalier, seigneur de Cayeux, Bouillancourt, Bouttencourt et autres lieux. Cette famille portait "parti d'or et d'azur, à la croix ancrée de gueules sur le tout".
Ces armes ont été reprises telles par la commune de Bouttencourt, dont les De Cayeu ont été seigneurs du XIIe au XVe siècle.
(Jacques Dulphy)
Plaque de rue (Photo Jacques Dulphy, 2011)
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Entre 1790 et 1794, Bouttencourt absorbe Ansennes, Monthières et Séry.
Les de Cayeu furent seigneurs jusqu'en 1418 avec Mathieu Le Cayeu, chevalier, mort sans postérité.
La seigneurie passa à Jean de Mailly, chevalier et chambellan du roi, ses descendants gardèrent la terre jusqu'en 1680.
Acquise par Nicolas-Joachim Rouault, marquis de Gamaches, gouverneur de Saint-Valery et de Rue.
Puis ses descendants jusqu'en 1789.
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Possession des Cayeu, puis des Monchy, la seigneurie d'Ancennes-ou Ansennes-échut en 1600 à Antoine Le febvre, seigneur de Milly et des Autheux, conseiller du Roi en l'élection de Doullens, puis en 1640 à son fils Jean, lieutenant d'infanterie au régiment de Monteclair, qui était y demeurer.
Lefebvre-Milly : de sable au chevron d'argent, chargé de trois roses de gueules.
Passa peu après à Charles Clément du Wault, auquel succéda son fils cadet et homonyme, maréchal de camp et gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, dont le titre de marquis de Monthières lui venait de la terre voisine.
du Wault : d'or à trois bandes de gueules
Source: "Histoire généalogique de la maison de Clément, 1675". 1 vol. manuscrit par Jean Haudicquer (coll. privée)
Louis-Clément du Wault, le fils de ce brillant personnage, fut capitaine de cavalerie, mais accumula les dettes au point de voir ses terres d'Ansennes et de Monthières saisies par ses créanciers, l'ensemble fut adjugé en 1763 à Marc-Antoine Godde, maître particulier des Eaux et Forêts, et important négociant installé à Abbeville.
Le sieur Godde mourut prématurément en 1776 dans le château de Monthières qu'il avait fait construire dans la vallée et dont hérita Alexandre, l'aîné de ses fils, dit M.de Monthières.
Augustin Godde, le cadet connu sous le nom de M.d'Ancennes, fut maire de Bouillancourt de 1812 à 1830, il épousa Sophie de Quincarnon et après le retour des Bourbons, fit construire sur sa terre une demeure à l'allure insolite d'une villa italienne.
en 1864
Mis en vente par ses héritiers à sa mort en 1858, le domaine fut acquis par Victor-Emile Chivot, négociant à Abbeville, qui fit reconstruire le château au lendemain de la guerre de 1870, il y meurt en 1893.
La fille d'Aline Chivot et d'Edmond Cottini épousa en 1901 Francis Rouget, aïeul des propriétaires actuels.
Quant au château de Monthières, acheté en 1864 par Ernest de Lignemare et son épouse Valentine Thiéron de Monclin, il échut en 1901 à Fernand et René de Monclin, puis en 1924 à Robert de Monclin qui épousa Germaine Rouget et réunifia ainsi le domaine de Marc-Antoine Godde.
de Monclin : de gueules, au chevron d'argent accompagné de deux merlettes affrontées du même, et en pointe d'un croissant d'argent.
Aujourd'hui propriété de M.Yves de Monclin, c'est un édifice du milieu du 18ème siècle.
Photo : Jean-Noël Marchiset
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Abbaye de Séry
Un prieuré avait été fondé en 1127 par Anselme de Cayeu, seigneur de Bouillancourt-en-Séry. En 1136, des religieux prémontrés venus de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin (Pas-de-Calais) s'installèrent à Séry qui devint abbaye en 1150. En 1185, la communauté se fixa près de la Bresle au lieu-dit Les Pratos (les prés).
L'abbaye eut à souffrir de la guerre de Cent Ans, des soldats français défendant le passage de la Bresle. En 1415, les Anglais brûlèrent l'abbaye et emmenèrent l'abbé en captivité en Angleterre.
En 1565, l'abbaye fut pillée par les huguenots.
Au xviie siècle, l'abbaye fut reconstruite par les abbés commendataires Alphonse de Halewyn et Gaston Chamillart. Thomas Corneille y passa en 1704.
Déclarée Bien national à la Révolution, l'abbaye fut vendue en 1791. Sous le Second Empire, elle fut transformée en filature.
Elle accueille aujourd'hui un centre de loisirs et de séminaires de la ville d'Amiens.
Les vestiges de l'abbaye (façades et toitures du bâtiment principal, cage d’escalier, escalier et sa rampe en fer forgé, chambre du premier étage avec son décor de lambris du xviiie siècle, salle voûtée, galerie du cloître et charpente, murs de clôture et sols archéologiques) sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 17 juin 2016
photo : Hubert Fleury