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D'azur à trois bandes d'or à la bordure de gueules
Au XIXe siècle (Belleval, 1864, tome I page 163), les armes du Crotoy se décrivent encore: "d'azur à la galère équipée d'or, au chef d'or à trois bandes d'azur, à la bordure de gueules". On ne trouve nulle trace aujourd’hui de ce blason sur les bâtiments communaux. D'où viennent alors ces "premières" armoiries? On l'ignore.
Sans doute, après 1209, après que fût octroyée par le comte Guillaume II de Ponthieu la première franchise, la nouvelle commune affranchie utilisa-t-elle, suivant l'usage, les armes des comtes. On ne le saura jamais: la charte a été détruite, avec les sceaux qui y étaient appendus, par les Anglais au temps de la bataille de Crécy en 1346. Ces armes anciennes des De Ponthieu étaient d'or à trois bandes d'azur.
Les documents communaux des années 1950 et 1960 utilisent encore, pour Le Crotoy, ces armes du Ponthieu "ancien", en inversant les couleurs .
C'est en 1971, alors que le Conseil Général, avec son service d'archives, s'applique à la publication de l'Armorial de la Somme (paru en 1972), que la commune du Crotoy fixe définitivement son blason, qu'elle utilise aujourd'hui largement, et à juste raison. Ce seront alors les armes de Ponthieu, mais en leur forme moderne: d'azur à trois bandes d'or, à la bordure des gueules.
(Jacques Dulphy)
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étiquette d'une bouteille de liqueur fabriquée par Pelletier, négociant au Crotoy-1880
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Fresque dans l'église St Pierre, au-dessus de la chapelle Jeanne D'Arc.
Durant la guerre de Cent Ans, la commune fut alternativement sous domination anglaise et française. Édouard III d'Angleterre séjourne au Crotoy et y fit construire en 1340 une très importante forteresse sur un terre-plein de sable entouré de fossés que la mer emplit avec un donjon flanqué aux angles de quatre grosses tours rondes.
Pris et ruiné quelques années plus tard par Philippe VI de Valois, repris par les Anglais après Crécy et relevé dans les années 1360.
Assiégée, Le Crotoy, dernière position française de la baie de la Somme, capitula le 1 mars 1424.
Jeanne d'Arc y fut emprisonnée du 12 novembre au 20 décembre 1430, avant d'être emmenée à Rouen pour son procès.
Statue de Jeanne D'Arc,oeuvre du sculpteur Athanase Fossé.
Le Crotoy fut le lieu de résidence, durant ces périodes troublées, d'un gouverneur et d'une garnison. Jacques d'Harcourt fut le gouverneur le plus célèbre du Crotoy : il le défendit avec audace et courage contre les armées anglo-bourguignonnes. Une rue éponyme lui rend hommage dans le centre-ville.
Le traité du Crotoy fut signé entre la France et l’État bourguignon, le 3 octobre 1471.
Pendant les guerres de religion, Le Crotoy prit le parti d'Henri de Navarre. Par un édit de 1594, Henri IV déchargea d'impôts les Crotellois. Il séjourna dans la commune le 18 avril 1596.
La forteresse du Crotoy, « qui estait place imprenable » selon Leprêtre, a soutenu pas moins de vingt-cinq sièges dans son histoire.
En 1674, en application des clauses du traité d'Aix-la-Chapelle, le château fut détruit. La ville s'endormit jusqu'au xixe siècle et resta un simple port de pêche.
Ruines de la prison de Jeanne d'Arc
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Eglise Saint Pierre
Elle a succédé à une église médiévale à deux nefs plus modeste, son état de délabrement entraîna sa démolition dès 1850.
On l'a reconstruite entre 1850 et 1863 en conservant le clocher du 13ème siècle.
église nouvelle en 1863
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Saint-Firmin-les-Crotoy
Ancienne commune devenue hameau annexe du Crotoy entre 1790 et 1794.
église de St Firmin-les-Crotoy en 1850
La tour-clocher en grès date du 16ème siècle, la nef a été reconstruite au début du 20ème siècle.
pierre tombale de Louis France, mort en 1750.
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Les écluses du Crotoy furent construites sous Napoléon III, en 1865 par Ferdinand de Lesseps pour palier à l’ensablement de la baie de Somme. A marée haute, les vannes se referment pour emprisonner l’eau qui s’était engouffrée dans les bassins et cinq heures après l’heure de la pleine mer, elles se réouvrent pour libérer cette eau à très fort courant provocant un effet chasse, d’où l’appellation « bassin de chasse », le but étant de déplacer des sédiments accumulés.