D'or au lion de gueules, à trois bandes alésées de vair brochant sur le tout.
Armes de la famille De Conty, seigneurs du lieu depuis le 11ème siècle.
Le blason figure sur le sceau de Jean de Conty vivant en 1255(décrit par Demay,sceaux de Picardie)
Pierre tombale en marbre noir de Jean de Conty, datant de 1120, dans l'église.
Oger de Conty vivait en 1044, sa descendance directe conserva la seigneurie de Conty jusqu'à la fin du 12e siècle, quand Agnès de Conty, fille du dernier direct du nom épousa Vautier 1er du Hamel vers 1270.
Maison du Hamel : d'argent à la bande de sable chargés de trois franchis d'or, support et cimier trois cigognes.
Puis dans la maison de Mailly en 1426 par le mariage d'Isabelle du Hamel avec Colard de Mailly
Puis quelque temps à la famille de Roye
En 1551, la seigneurie échut à Louis de Bourbon, premier prince de Condé par son mariage avec Eléonore de Roye, il en fit une principauté.
Bourbon-Conti : d'azur, à trois fleurs de lys d'or, au bâton de gueules brochant, à la bordure de gueules.
Son petit-fils, Henri II de Bourbon, l'échangea en 1622 avec la famille de Sully, dont un des descendants la vendit au 18ème siècle au duc d'Havré et de Croy jusqu'à la Révolution.
Le château initial, construit après le passage dévastateur d'Attila et des Huns vers 450, fut rasé par les Normands venus piller la région. Colart de Mailly reconstruisit un château vers 1430 qui fut pris le 23 octobre 1589 par les Ligueurs de la ville d'Amiens qui décidèrent de le détruire. Les habitants de Conty refusant de participer à la démolition, Jehan de Morlencourt, échevin, et le capitaine Saint-Jean se virent chargés de cette mission par délibération de l'échevinage d'Amiens en date du 31 octobre 1589. Cette démolition exigea huit jours d'un travail harassant.
De nos jours, il ne reste donc plus que l'éminence sur laquelle étaient dressées la « motte féodale » puis la superbe forteresse. On peut accéder à cette butte (la place du Château) par un chemin à gauche de l'église qui mène également au « Bois de Conty » (plus de 50 hectares).
D'après la chronique de l'époque, ce château aurait possédé quatre pont-levis mais, d'après la topographie des alentours, il est probable qu'il ne devait y en avoir qu'un seul qui conduisait à l'extérieur, les trois autres devaient se trouver à l'intérieur de l'enceinte des fortifications. Les murs avaient 180 pieds (environ 58 mètres) de longueur sur chacune des faces, ce qui donne une longueur d'environ 58,30 mètres. Il paraît que leur hauteur était également de 180 pieds ! Les murailles étaient épaisses de 2,60 mètres, bordées de fossés presque sur tout le pourtour.
Le château possédait en outre de nombreuses caves et souterrains dont on peut retrouver les entrées ou les sorties dans les bois des environs. Le puits, qui se trouvait sur la crête du donjon, était maçonné jusqu'à 16 mètres de profondeur, ce qui est tout à fait remarquable pour l'époque. De plus il était creusé plus bas dans le roc, jusqu'à une profondeur de 30 mètres.
Eglise Saint-Antoine
Datant des xve et xvie siècles, c'est un vaste et bel édifice en pierre, de style gothique flamboyant classé « Monument Historique ». Il s'agit d'un des monuments les plus remarquables de Picardie. La statue du patron de l'église orne son clocher du xive siècle, magnifique tour carrée de 33 mètres de haut, appuyée à droite du chœur. L’église est bâtie en forme de croix, elle a environ 30 m de longueur sur 21 m de largeur.
Les clefs de voûte portent des pendentifs sculptés et les gargouilles du clocher sont dignes d'intérêt. Sur l'une d'elles (transept gauche), on peut voir les armes des princes de Bourbon-Conti qui possédèrent la seigneurie de « Conti » de 1551 à 1622.
Quatre belles statues du xviiie siècle, en bois, décorent le sanctuaire.