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D'or à la barre de sinople chargée de trois pots ou marmites de sable.
blason adopté en 1992.
Certaines publications précisent que ces armes s'inspirent de celles d'une famille "De Potte", seigneur du lieu.
D'abord, le sable sur le sinople présente une erreur d'enquerre qu'aucune ancienne famille picarde n'a jamais commise. Quant au fait que ce blason soit inspiré des armes d'une famille du lieu, là, c'est moins sûr encore. Il semble qu’on se soit quelque peu trompé, en ce qui concerne les seigneurs et le blason communal de Potte. Mais les erreurs viennent de loin.
L'histoire communale, largement diffusée par l'abbé Decagny (L'Arrondissement de Péronne, 1844) assure, heureux sans doute d'une telle parenté, que Marie de Potte, "fille du seigneur du lieu" (au prénom et aux ancêtres inconnus) épouse en 1362 son presque voisin, Jean III, seigneur de Ham. Il existe à la même époque, et du même âge, une "Marie de Pottes", fille du seigneur de Pottes, dans le Hainaut (aujourd'hui en Belgique Wallone) qui épouse... le même Jean de Ham!
On trouve bien un Henri de Potes (ou De Pottes) capitaine du château de Coucy en 1402, mais celui-là n'est pas plus Picard que les autres, mais Hennuyer lui aussi!
D'ailleurs, le village de Pottes en Hainaut, devenu commune de Pottes en Belgique, puis section de la commune belge de Celles, a reçu en 1924 par arrêté royal, un blason "burelé d'argent et d'azur (qui est le blason des De Pottes en Hainaut, moderne), à la bande de gueules brochante sur le tout chargée de trois marmites, ou pots, d'or" (qui est inspiré du blason des De Potte en Hainaut ancien).
Curieux comme cette bande "aux trois marmites" d'un blason communal belge se retrouve aujourd'hui sur les armes d'un village picard du même nom, à 150 km de distance!
La famille De Potte picarde, si tant est qu'elle ait jamais existé (ce n'est absolument pas sûr), aurait porté "d'or à trois marmites de sable", et c'est de ces armes que s'est inspirée la commune en 1992: mais il y a confusion une fois encore, car ce sont les armes, façon ancienne, des De Potte de Belgique!
Pour autant, Potte, dans la Somme, peut très bien se satisfaire, et s'enorgueillir, de son blason actuel; l'héraldique municipale est partout truffée de ces confusions et de ces anecdotes. A l'enquerre près (il suffirait de changer les chaudrons en argent ou en or!), ce blason constitue de jolies armes parlantes; l'or peut évoquer la terre à blé du Santerre, et la bande de sinople peut symboliser la "chaussée de Beaulieu", ancienne voie de Paris vers le nord, actuelle route départementale 35.
(Jacques Dulphy)
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Marie de Potte, dame du lieu et de Brouchy, s'est marié à Guillaume d'Hébuterne au début du XVème.
Du début du XVème au début du XVIIème, l'histoire reste muette sur les seigneurs du lieu !
Au début du XVIIème, apparait la famille Desfossez ou Des Fossés en possession du domaine.
Desfossez : d'or à deux lions de gueules, adossés et passés en sautoir, leurs queues passées en double sautoir .
François Desfossez, 2ème du nom, capitaine au régiment de Balagny, gouverneur de Ribemont, il meurt en 1595.
Puis son fils puiné Antoine Desfossez qui épouse en 1603 Michelle de Bachelier d'Hyauville.
puis leur fils Wallerand Desfossez, baron d'Honnecourt, marié en 1661 avec Marie-Renée d'Harzillemont.
Charles Desfossez, baron d'Honnecourt en partie, seigneur de Potte et de Lasalle, capitaine au régiment de Neuville, maintenu dans sa noblesse en 1700.
Inhumé en l'église de Morchain
Louis-Wallerand Desfossez,né en 1697, seigneur de Potte, capitaine d'infanterie au régiment d'Aumale-Picardie.
Sa fille, Louise-Angélique Desfossez, vicomtesse de Rouy et dame de Potte, épousa en 1748 Jean-Guillaume-François-Marie, comte de Gand-Vilain.
Le château rebâti dans le XVIIème siècle sur l'emplacement de l'ancien, était une construction en briques qui n'offrait rien de remarquable, remanié en 1860.
Jadis, une chapelle, bien plus grande que celle de la place du village, était située dans l'enceinte du château seigneurial. Dessous étaient enterrés les seigneurs de Potte. Les ruines du château fut rasé en 1972.
Il n'y a jamais eu d'église.
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Sur la place, au centre du village, se trouve la chapelle de Potte datant de 1932. Elle porte à l'extérieur une plaque en pierre tenant lieu de monument aux morts, où sont inscrits les nom des enfants de Potte morts pour la patrie. Elle fut réalisée par Martial Bled, tailleur de pierre. A l'intérieur se trouve un bel autel avec la Vierge.
photo Claude DEROLETZ