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Suzanne
La commune ne possède pas de blason officiel
Projet de blason associant, à dextre, les armes des premiers seigneurs, les de Suzanne et, à senestre, celles des d'Estourmel, dernier seigneur du lieu. La partie ondée (champagne) symbolisant les étangs de la Somme et un cygne évoquant à la fois les étangs et le cimier des armoiries des d'Estourmel.
Le domaine appartint à des seigneurs de ce nom dont le premier dont l'histoire a conservé le souvenir est Robert Fauviaus de Suzanne (Fauvel de Suzanne) mort en l'an 1260.
Sa tombe en pierre noire se trouvait dans l'abbaye du Mont-Saint-Quentin près de Péronne
Fauviaus de Suzanne : de gueules à trois jumelles en chevron d'or.
De Valpergue : fascé de gueules et d'or, à une plante de chanvre de sinople, fleurie d'argent, brochant sur le tout.
blason sur le château
C'est en 1619 que Georges de Valpergue, lieutenant des chevau-légers du connétable de Montmorency, devenu par son mariage avec Françoise de La Pierre (descendante des Suzanne-Cerny), seigneur de Suzanne, fit élever le noyau du château actuel sur un site neuf, face au marais de la Somme qui avaient constitué une défense naturelle pour l'ouvrage fortifié antérieur.
D'Estourmel : de gueules à la croix dentelée d'argent
6 ans plus tard, le mariage de sa fille Louise de Valpergue avec Louis d'Estourmel fait entrer Suzanne dans cette famille dont les titres de gloire remontent aux Croisades avec Reimbold Creton, seigneur d'Estourmel en Cambraisis, compagnon de Godefroi de Bouillon, il en a ramené une relique de la vraie Croix et une devise pour sa famille "Vaillant sur la crête" .
Louis d'Estourmel, lieutenant au gouvernement de Péronne, maréchal de camp puis gentilhomme de la Chambre du Roi, représente une branche cadette qui va conserver un peu plus de 3 siècles la terre de Suzanne, il meurt en 1657.
Son fils Louis II, vicomte de Fouilloy, baron de Cappy et premier marquis d'Estourmel déçu dans ses ambitions militaires, fait en 1678 remanier et agrandir le château, il contracte une alliance avantageuse avec Marie-Edmée, fille du marquis d'Hautefort, il meurt à Suzanne en 1702.
Son fils ainé Louis, capitaine de cavalerie à 19 ans, devient maréchal de camp, mais meurt sans alliance en 1741 sur le front du Rhin.
Son frère François-Louis, officier supérieur lui aussi, épouse 2 ans plus tard Louise Le Veneur, puis en 1748 Marie-Anne de Maizières.
Il meurt en 1777 en son château qu'il a fait moderniser et agrandir.
Né à Suzanne en 1744, Louis-Marie, 4ème marquis d'Estourmel, quitte l'armée à 40 ans comme maréchal de camp et revient dans ses terres où en 1788, il reçoit un illustre visiteur : le prince de Condé.
D'Estourmel Louis-Marie, noblesse d'Empire : de gueules à la croix dentelée d'argent, soutenue d'une burelle d'or et contre-soutenue d'une champagne de gueules au signe des chevaliers.
Il avait épousée en 1776 Philiberthe-Renée de Galard de Brassac de Béarn
Lieutenant-général en 1792, il est mis en accusation et passe 1 an en prison, son épouse elle aussi emprisonnée, parvient à sauver la relique de la vraie Croix cousue dans l'ourlet de sa robe.
Elu en 1795 dans le canton de Bray, il oeuvre sous le Directoire à la reconstitution des unités de cavalerie et siège sous l'Empire au Corps législatif avant de mourir en 1823.
Son fils ainé Reimbold a épousé Delphine de Castellane et vit surtout à Paris où il meurt en 1843.
Louis-Henri qui lui a succèdé, s'interesse davantage à son domaine picard et entreprend la restauration du château de 1855 à 1861.
En 1914-1918 le château est éprouvé par le souffle et les éclats des projectiles ainsi que par le passage des troupes.
A nouveau restauré, il est quasiment abandonné après la mort de la marquise d'Estourmel en 1960.
Tué dans un accident de la route en 1978, Gilles, dernier marquis d'Estourmel lègue le château à l'Etat avec son mobilier à la condition de l'ouvrir au public, le legs est finalement refusé....
En 1979, des cambrioleurs le vident de son mobilier.
Cheminée monumentale avec la statue de Jean d'Estourmel, héros du siège de Péronne en 1536, on admire également le plafond à solives peintes et armoriées.
Mis en vente, le domaine est acquis en 1981 par Yves Lecoq, artiste de variétés, qui s'est attaché à lui rendre son éclat.
Il a revendu le château en 1993.
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