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Selincourt
De gueules à deux clés d'argent passées en sautoir, cantonnées de quatre larmes du même.
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Commune associée depuis 1972 à Hornoy-le-Bourg.
L'abbaye Saint-Pierre de Selincourt, abbaye de prémontrés, avait été fondée en 1130 par Milon de Selincourt, religieux de Dommartin-au-Bois, avec l’appui de Gauthier III Tyrel de Poix.
L’église abbatiale conservait une ampoule de verre qu'on disait renfermer une larme du Christ. Donnée par Bernard III de Soissons, seigneur de Moreuil, au retour de la Croisade de 1204, cette relique de la «Sainte Larme» était à l’origine d’un pèlerinage très fréquenté. L'abbaye fut détruite à la Révolution. La ferme de Sainte-Larme, écart de la commune, en conserve le souvenir.Représentation sur et dans l'église. Photos A.Guerville .
Selincourt est associée depuis 1972 à la commune d'Hornoy-Le-Bourg, mais elle conserve ses armes propres, directement inspirées de celles de l'abbaye sur lesquelles ont reconnaît les clés de saint Pierre et des larmes. D'Hozier enregistre, suivant l'édit de 1696, les armes de "La communauté des religieux de l'abbaye de Saint-Pierre-lès-Selincourt" qui sont, suivant la description qu'en donne Borel d'Hauterive (Armorial d'Artois et de Picardie, 1981, p 20): "De gueules, à deux clés adossées et passées en sautoir d'argent, accompagnées de quatre larmes de même, une en chef, deux aux flancs et une en pointe".
Le blason de la commune de Selincourt est répertorié, quant à lui, par Jean-Jacques Lartigue (Armorial général des communes de France, 1995, p 305) mais il se trompe en donnant un champ d'azur. Il figure aussi, avec champ de gueules, en couverture de l'ouvrage de Rose-Marie Denier, "La Sainte Larme de Selincourt" publiée vers 1998 par l'association Racines, de Poix.
(Jacques Dulphy)Les armes de l'abbaye de Saint-Pierre-lès-Selincourt.
Armorial Général de France, Charles D'Hozier (édit de 1696)
26e volume, Picardie, Généralité d'Amiens, folio No 137.Chapelle Sainte-Larme
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La terre de Sélincourt a appartenu jusqu'au milieu du XVème siècle à une famille qui en porta le nom, le premier seigneur connu étant en 1125 Dreux de Sélincourt.
Le manoir devait se trouver près de l'église, il fut mis à sac en 1446.
La seigneurie appartint ensuite à Pierre de Sacquespée, maïeur d'Amiens, vers 1535.
de Sacquespée : de sinople, à une aigle d'or chargée sur l'estomac d'une épée d'argent garnie d'or, posée en bande, que l'aigle tire avec le bec d'un fourreau de sable.
En 1665, Jean de Sacquespée reçoit les terres de Sélincourt et de Bussy-les-Daours, à l'occasion de son mariage avec Catherine de Saint-Blimont.
Sa fille aînée Gabrielle-Angélique épouse en 1678 (âgée de 13 ans), Philippe Manessier.
Manessier : d'argent à trois hures de sanglier de sable
Leurs descendants conservèrent le domaine jusqu'à la Révolution, Jean-Baptiste Manessier, vicomte de Sélincourt, décédé en 1789, en fut le dernier seigneur.
C'est à cette famille que l'on doit la construction du château actuel au XVIIIème siècle, précisément par Charles-Nicolas Manessier, vicomte de Sélincour à partir de 1705, capitaine d'infanterie au régiment du Roi.
Il fit reconstruire une nouvelle demeure sur l'emplacement de l'ancien château détruit par un incendie.
Au XIX ème siècle, le château passa par plusieurs mains, dont les Machart, puis les Blanche, à qui M. de Varennes l'acheta en 1900, le restaurant et le léguant ensuite à sa fille, la comtesse Philippe de Beaumont.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il fut occupé par les Allemands qui, avant de l'évacuer en septembre 1944, brûlèrent tous les meubles devant le château.
Laissé ensuite dans un semi-état d'abandon, il fut racheté en 1968 par M. et Mme Haberer qui entreprirent deux ans plus tard, dès 1970, de le restaurer avec un soin incomparable.
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Eglise Saint Martin
Reconstruite de 1873 à 1875
aquarelle d'O.Macqueron 1876, bibliothèque d'Abbeville.
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