• Ribeaucourt

    Ribeaucourt

    http://armorialdefrance.fr/ 

    De sable à la fleur de lys d'argent florencée d'or

     

    La famille De Ribeaucourt, dont la commune de Ribeaucourt porte les armes, est anciennement connue en Picardie, et notamment en Ponthieu où on en a trace au début du XIIIe siècle. Elle semble s'éteindre au XIVe siècle.
    Mais déjà, vers 1232, la seigneurie de Ribeaucourt est transmise par mariage au chevalier Jean de La Rosière, qui épouse la fille de Rainier de Ribeaucourt, qui n'a pas de fils.
    La seigneurie passe alors aux de La Rosière, puis aux De Boubers, puis au XVIe siècle aux Le Fournier de Wargemont, originaires de Dieppe, qui seront seigneurs du lieu jusqu'à la Révolution.
    Si les De Ribeaucourt portaient "De sable à la fleur de lis d'argent boutonnée d'or", il est curieux de constater (même si ce genre de chose n'est pas rare en héraldique) qu'une famille presque du même nom portait les mêmes armes à l'autre bout de l'Artois: ce sont les membres de la famille D'Aubermont De Raimbeaucourt.
    Comme Ribeaucourt (80) a relevé les armes des De Ribeaucourt, Raimbeaucourt (59) a relevé celles des D'Aubermont De Raimbeaucourt, mais en boutonnant leur fleur de lys d'argent, et non d'or: il y a donc une différence entre les blasons des deux communes!
    Certes, une tradition locale prétend, peut-être pour justifier cette ressemblance, que les seigneurs de Raimbeaucourt étaient issus des seigneurs du Ribeaucourt picards, mais aucun écrit ne l'atteste. De plus, les deux localités sont distantes de 95 kilomètres, et les D'Aubermont de Raimbeaucourt ont acquis Raimbeaucourt par achat en 1527 (ils conservèrent la seigneurie jusqu'à la Révolution), alors que les De Ribeaucourt étaient déjà éteints depuis plus de deux siècles!
    (Jacques Dulphy)

     

    Ribeaucourt

    Après les de Ribeaucourt, les De La Rosière et les de Boubers, la seigneurie passa par le mariage de Marie de Boubers en 1594 à Antoine Le Fournier, seigneur de Wargemont (près de Dieppe).

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    Le Fournier de Wargemont : d'argent à trois roses de gueules.

    Marie de Boubers fit don sous reserve d'usufruit, du domaine à son fils Aymar dit M. de Wargemont  qui se maria en 1628 avec Madeleine du Gard qui lui apporte une confortable dot de 24.000 livres et la seigneurie de Méricourt sur Somme.

    En raison des guerres qui ravagent la régions, ils s'établissent à Méricourt en 1640.

    Leur fils François Le Fournier hérite du domaine de Ribeaucourt, il épouse Anne Favier en 1663 et s'y installe en 1678 et fait transformer le corps de logis du château pour lui donner l'essentiel de son aspect actuel.

    La seigneurie passe ensuite à son fils François-Bernard qui se marie en 1698 avec Marie-Gabrielle Truffier, vicomtesse de l'Heure (Caours), tous deux riches héritiers, ils mènent grand train de vie, embellissant le château et employant un nombre important de domestiques.

    A sa mort , son fils Joseph-François achète l'importante baronnie voisine de Domart et la seigneurie de Bernaville, il se marie en 1733 avec Bonne de Saint-Chamand, Capitaine des gendarmes de la Garde et brigadier des armées du Roi, il est tué à la bataille de Dettingen en 1743.

    Son fils François-Louis-Gabriel, maréchal de camp et chevalier de Saint-Louis, se marie en 1753 avec Elisabeth Taboureau d'Orval, il dilapide sa fortune, déshérite ses enfants et sa femme qui obtient la séparation de biens.

    Ribeaucourt

    Taboureau : d'azur au chevron d'or, accompagné de trois étoiles mal ordonnées et en pointe d'un croissant, le tout d'or.

    RibeaucourtRibeaucourt

     

    dalles funéraires de Louis-François Le Fournier de Wargemont et d'Elisabeth Taboureau d'Orval dans l'église.

    Sa soeur la marquise de Querrieu lui intente un procès estimant qu'il lèse ses neveux.

    Il meurt en juillet 1773, ses enfants découvrent une situation financière catastrophique.

    Déclaré bien national sous la Révolution, le domaine est adjugé à un négociant abbevillois, puis à Bonne-Charlotte Le Fournier, marquise de Persan à son retour d'émigration.

    Elle vend en 1821 ses terres et son châteaux à Pierre-Louis Degove et Jean-Charles deberny (époux de Zoé Degove).

    Dans les années 1840, Charles De berny (il fit modifier son nom par le tribunal civil d'Amiens en 1856) et Emma Duvette, son épouse, firent éxécuter d'importants travaux.

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    De Berny : d'argent à trois bandes de gueules, chargées de sept roses d'or.

    Ribeaucourt 

    Duvette:  D'or à trois chevrons de gueules.

    Ce sont eux qui en 1866, acquirent à Amiens, l'ancien hôtel des Trésoriers de France que leur fils Gérard De Berny (1880-1957) devait léguer à la ville pour en faire un musée d'histoire régionale.

    Ce dernier fit réparer le château dévasté en 1944 par le souffle des bombardements visant les rampes de V1 installées dans les bois voisins et par les pillages qui suivirent suite à l'occupation allemande..

    Sans descendant direct Gérard de Berny a laissé le domaine à son filleul Alain de Mieulle d'Estornez, marquis d'Angosse, marié à Jacqueline Gaudin de Saint-Remy.

    Le château et le parc ont été acquis en 2009 par le propriétaire actuel.

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    Grille d'entrée avec les armoiries  d'Alain de Mieulle d'Estornez et de son épouse J.Gaudin de Saint-Rémy (info de J.dULPHY)

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    A gauche le blason des De Mieulle d'Estornez : écartelé, aux 1 et 4 : coupé au I d'azur aux trois étoiles d'argent rangées en fasce et au II, d'or au chat de sable passant sur une terrasse de sinople.

    aux 2 et 3 : d'azur aux trois épées rangées en fasce, au chef d'or chargé d'un coeur de gueules accosté de deux merlettes affrontées de sable, couronnées aussi d'argent. 

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    A droite celui des Gaudin de Saint-Remy : Coupé d'azur à deux trèfles d'or et d'or à un trèfle d'azur.

     

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    Enclos funéraire des De Berny, sur lequel on retrouve leur blason.

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    également sur le portail

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    Vitrail dans l'église, blasons des De Berny et Duvette

     

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    Vitrail avec les armes De Berny-Duvette et celles des de Morgan (d'argent à trois rencontres de buffles de sable)

    Les initiales PA sont celles de Pierre de Berny et Adrienne de Morgan

     Ribeaucourt

     

    *

    eglise Saint-Sulpice

    Ribeaucourt

    aquarelle d'O.Macqueron 1872 (bibliothèque municipale d'Abbeville)

    Largement restaurée au milieu du 19e siècle, puis après les deux guerres mondiales, l'église de Ribeaucourt est difficile à dater. La façade occidentale porte en graffiti la date de 1595 : de fait, la petite porte couverte d'un arc déprimé et mouluré de simples ressauts, porte l'empreinte du 16e siècle. Elle était surmontée à l'origine d'une baie à remplage, aujourd'hui murée et enduite, mais dont la présence se décèle dans l'élévation intérieure. L'édifice a probablement été repris, voire reconstruit en partie au 18e siècle, comme peuvent le laisser penser la forme et le style du clocher-porche (proche de celui de l'église de Fransu reconstruit à la même époque), et surtout du chœur avec ses étroits contreforts ainsi que les pilastres et l'arc triomphal qui en ponctuent l'espace intérieur. Les graffitis de chronogrammes sur le mur sud du chœur (1741 et 1766) et de l'abside (1776) indiquent à tout le moins que ces élévations étaient réalisées à ces dates.

    Ribeaucourt

    en 1930

     


  • Commentaires

    1
    Dulphy
    Mercredi 2 Novembre 2016 à 12:50

    Il y a là un commentaire intéressant sur les dalles Le Fournier/Taboureau :

    https://inventaire.picardie.fr/dossier/dalles-funeraires-de-louis-francois-le-fournier-de-wargemont-seigneur-de-ribeaucourt-et-de-son-epouse-elisabeth-taboureau-d-orval/838482d1-5f8e-4690-94d5-173fedbb237a

    Jougla (Grand armorial de France) donne aux Taboureau (tome 6, p 255) : d'azur au chevron d'or, accompagné de trois étoiles mal ordonnées (1 et 2) et en pointe d'un croissant, le tout d'or. Cette famille est originaire de Touraine et d'Ile-de-France, dont un contrôleur général des finances au XVIIIe siècle.

    Cordialement,

     

    Jacques Dulphy

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