• Etricourt-Manancourt

     

     

    Etricourt-Manancourt 

    http://armorialdefrance.fr/

    Écartelé: aux 1er et 4e de gueules à neuf macles d'or 3, 3 et 3, aux 2e et 3e d'or à trois chabots de gueules.

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    Ce n'est pas la mémoire d'un de ses seigneurs que la commune d'Etricourt-Manancourt  a voulu honorer par le choix de son blason: c'est celle de son dernier châtelain.
    En effet, la commune a relevé, entières et sans brisure, les armes de la maison De Rohan-Chabot.

    Etricourt-Manancourt

     

    Josselin de Rohan-Chabot, chevalier de la légion d'honneur, 12e duc de Rohan, prince du Léon, comte du Porhoët, marquis de Folleville et de Manancourt, né en 1879 à Paris et mort pour la France en 1916 à Bray-sur-Somme (80), maire de Josselin (56), conseiller général du Morbihan, député de 1914 à 1916 (il fut l'un des neuf députés tombés pour la France lors de la Grande Guerre) fut aussi le dernier châtelain de Manancourt.
    Engagé volontaire au 6e dragons en 1898, il fit la campagne de Chine en 1900, fut nommé adjudant en 1901 et passa dans la réserve l'année suivante. Lieutenant de réserve, il fut mobilisé à sa demande et affecté dès août 1914, d'abord au 27e dragons. Promu capitaine de cavalerie en 1915, blessé à Verdun, il combattit ensuite sur le front de la Somme. C'est là que lors d'un combat d'artillerie, en 1916, son château de Manancourt fut détruit sous ses yeux. C'est dans la Somme aussi qu'il fut tué, atteint d'une rafale de mitrailleuse allemande le 13 juillet 1916.
    Josselin de Rohan-Chabot était considéré comme l'un des leurs, autant par les Picards, que par les Bretons, son nom est gravé parmi ceux des Morts pour la France, à la fois sur la plaque commémorative de l'église de Manancourt et sur le monument aux morts de Josselin (56).
    (Jacques Dulphy)

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    La commune de Manancourt, instituée lors de la Révolution française, absorbe entre 1790-1794 celle d'Étricourt. Le chef-lieu de la commune ainsi constituée est transféré à Étricourt en 1925.

    Etricourt-Manancourt

    de Folleville : d'or à dix losanges de gueules, accolés et aboutés 3,3,3 et 1

    La seigneurie de Manancourt appartenait au xie siècle à la famille de Manancourt, qui la tenait encore au xiiie siècle.

    • Le premier seigneur connu est Thomas de Manancourt, né vers 1050 et cité en 1106.
    • Le dernier seigneur est Jean de Manancourt, cité en 1249,
    • voire son fils Bernard de Manancourt qui épousa Isabelle de Curvalle,
    • d'où une fille : Hélix Catherine de Manancourt (1285-1334) qui épousa Pierre Raymond II de Rabastens (1265-1315).

    En 1529, Manancourt appartient à Artus de Habarcq, dont la fille, Marie de Habarcq, épouse en 1539 Jean d'Estourmel et lui apporte Manancourt.

    Le 30 avril 1633, Paul de Folleville, seigneur de Beaumartin, acquit la seigneurie de la famille d'Estourmel.

    Le village de Manancourt est détruit en 1654, lors d'un combat entre le maréchal de Turenne, commandant les troupes françaises, et le prince de Condé, commandant les troupes espagnoles dans le contexte du Secours d'Arras (1654). La localité est ensuite reconstruite, tout comme l'église en brique et pierre. Elle subsistera jusqu'aux combats de la Première Guerre mondiale.

    Etricourt-Manancourt

    Charles de Folleville, fils du précédent, et son épouse Clémence de Lameth firent remplacer ,vers 1680, l'antique demeure par un vaste château de plaisance.

    Etricourt-Manancourt

    Etricourt-Manancourt

    Leur fils Charles-Gabriel ne s'intéressa pas beaucoup à Manancourt mais obtint en 1719 l'érection en marquisat.

    Leur petit-fils Charles-Gabriel, né en 1711, maréchal de camp en 1759, dut faire agrandir le château auquel il donna une allure classique du 18ème siècle, on peut situer ces travaux en 1742, date de son mariage avec Mlle Le Gras du Luart et 1765, date de sa mort en son château.

    Etricourt-Manancourt

    Etricourt-Manancourt

    Antoine-Charles-Gabriel, 3ème marquis de Folleville, épousa en 1775 Catherine de Bussy-Castelnau, lieutenant-colonel de cavalerie, il le possédait en 1789, nommé député de la noblesse picarde aux Etats-Généraux, il dut ensuite émigrer, le château et le domaine furent vendus comme biens nationaux.

    Etricourt-Manancourt

    Il put en reprendre possession à son retour en France et y mourut en 1835.

    Son héritière, sa fille Adèle, comtesse Musnier de Folleville, elle avait épousé en 1801, à l'instigation de Bonaparte dit-on, le général Musnier qui s'était couvert de gloire en Italie.

    Elle fit rénover le château vers 1844, à sa mort en 1864, il passa à sa petite-fille Catherine-Etiennette-Octavie Rouillé de Boissy, duchesse de Rohan, dans la descendance de laquelle il était encore en 1914.

    Etricourt-Manancourt

    Le château reste intact pendant les premiers mois qui suivent la déclaration de guerre, en 1914. Les combats qui ont lieu ensuite aux alentours le dégradent progressivement. À la fin de 1918, il n'en reste que quelques pans de murs informes. Il n'a pas été reconstruit par le vicomte de Rohan qui venait de se le voir attribuer...

    Etricourt-Manancourt

    En 1917

    Etricourt-Manancourt

    Le fronton était armorié.

    La chapelle menaçait ruines fin 1918, elle était entourée d'un millier de tombes allemandes.

    Le château se trouvait à la sortie du village vers Nurlu, à environ 100m à gauche de la route, avant le canal du Nord.

    Etricourt-Manancourt

    Le village est libéré par les troupes britanniques le 4 septembre 1918

     

    Après l'armistice de 1918, il ne restait presque plus rien du village, qui a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 le 27 octobre 1920

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    L'église Saint-Martin de Manancourt, avant sa destruction, servit d'hôpital militaire. Le crucifix en bois sculpté de l'église détruite a été sauvegardé par le lieutenant anglais Wilfried Dashwood, qui en fit don à l'église de son village, Wootton, près d'Oxford, où il se trouve depuis le 5 août 1917. 

    Etricourt-ManancourtEtricourt-Manancourt

    en 1876 et en 1918 

    • Église Saint-Martin (Manancourt), reconstruite après les destructions de la Première Guerre mondiale, avec sa façade ornée de mosaïques. L'édifice nécessite d'importants travaux
    • Etricourt-Manancourt

    •  photo Claude Villetaneuse

    • Église Saint-Michel (Étricourt), reconstruite après les destructions de la Première Guerre mondiale..
    •                                                                    

      Etricourt-Manancourt

    • en 1876

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      Etricourt-Manancourt

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    • photo René Hourdry


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