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Epagne-Epagnette
Ecartelé : au 1 et 4 , d'or chapé ployé d'azur chargé de deux étoiles d'or en chef.
Au 2 et 3, bandé de gueules et de vair de six pièces.
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La commune d'Epagne-Epagnette (80) a relevé les armes de l'abbaye des dames d'Epagne, de l'ordre de Citeaux, fondée en 1178 par Enguerrand de Fontaines et transférée en 1672 à Abbeville (toujours sous le nom d'abbaye d'Epagne) rue Saint-Gilles avant d'être réunie en 1747 à celle de Berteaucourt (80).
Les armes de l'abbaye ont été enregistrées, notamment, à l'Armorial général de France de d'Hozier, édit de 1696 (sous l'entrée trompeuse de: l'abbaye d'Espagne!).Dans l'Armorial d'Hozier, les 2e et 3e quartiers présentent un "bandé de vair et de gueules de six pièces". Le blason communal d'Epagne-Epagnette, enregistré à l'Armorial de la Somme en 1972, présente, lui, aux 2e et 3e quartiers, un "bandé de gueules et de vair de six pièces".
On retrouve ce bandé de gueules et de vair dans les armes très anciennes des De Longueval, et en chevron chez les sires D'Amiens et De Vignacourt-Flixecourt, non loin d'Epagne; on retrouve aussi le vair dans les armes des De Fontaines, seigneurs de Fontaine-sur-Somme. A Epagne, l'abbaye était placée sous le vocable du Saint-Esprit, ce qui vaut encore aux habitants du lieu le blason populaire, en picard, de "chés vindeus d'esprit" (les vendeurs d'esprit).
(Jacques Dulphy)Château d'Epagne du XVIIème siècle
Photo:RG
Distinct de la châtellenie, qui appartenait à la Couronne, le fief d'Epagne connut au XVII° et au XVIII° siècles plusieurs propriétaires issus des familles notables d'Abbeville.
Mis en vente par Oudart de Monthomer et acquis en 1583 par Claude Rohault, maïeur d'Abbeville, il échut à Charles Rohault, conseiller au présidial de la ville, qui le céda en 1607 à Philippe de Lavernot-Paschal, seigneur de Feuquières, président au même présidial et futur seigneur de Francières.
En 1679, Louis de Lavernot-Paschal, couvert de dettes, vit ses biens saisis à la requête de ses créanciers, son domaine fut adjugé à Jean Duval et Marguerite de La Croix-Beaufort qui ne le conservèrent que quelques années.
En 1683, Jean de Lamiré, seigneur de Caumont, acquit à son tour le fief, représentant de la branche cadette d'une importante famille issue du négoce abbevillois, c'est lui qui dut faire élever le château actuel.
en 1885
Prénommé Jean comme lui, son fils fut mousquetaire de la Garde du Roi et maïeur d'Abbeville de 1733 à 1736, il mourut en 1750.
En 1757, moyennant la somme de 10500 livres, ses trois filles vendirent le domaine à Pierre-Alexandre d'Orlet de Lavaulte dont la fille, Jeanne-Françoise, l'apporta en mariage en 1764 à Jean-Pierre Le Febvre de Wadicourt, premier assesseur en l'hôtel de ville d'Abbeville.
Par legs successifs, le château échut à Mathilde Wignier de Beaupré qui, en 1858, épousa Alfred Le Sergeant de Monnecove.
C'est ce dernier qui vers 1880 fit transformer et agrandir l'édifice auquel il donna son aspect définitif.
Passé à son gendre Gaston de l'Etoile, puis à sa petite-fille Suzanne Roberts, le domaine appartient à la comtesse Jean de Chantérac, née Régine de Bernes de Longvilliers, arrière petite fille d'Albert Le Sergeant de Monnecove.
Texte issu de "Gentilhommières en Picardie" de Ph.Seydoux
Armoiries sur le fronton avec une couronne de baron encadrées de deux lions.
à dextre : Le Sergeant de Monnecove : d'azur à trois gerbes d'or, liées de même.
Leur devise " Sans estre, je suis sergeant"
à senestre : Wignier de Beaupré : d'azur au chevron d'or, accompagné de trois étoiles d'argent (dessin de Marcel Stiennon, aimablement fourni par J.Dulphy)
Chapelle funéraire de 1873 au cimetière
On retrouve le blason de la famille Wignier de Beaupré
Pierres tombales à l'intérieur de la chapelle
Sépulture de la famille Le Febvre de Wadicourt à proximité de l'église d'Epagne,complètement vandalisée.
Le Febvre de Wadicourt : d'azur, à la fasce d'argent accompagnée de trois étoiles du même.
Intérieur de la sépulture avec la plaque gravée (à droite) de Aimée-Reine de Welleat épouse de Jean-Antoine de Ribeaucourt, qui devait se trouver dans l'église d'après le dessin aquarellé d'O.Macqueron en 1862.
La plate-tombe sur la gauche est celle d'un bourgeois-marchand du XVIème siècle, elle est malheureusement complètement illisible de nos jours.
Ci-dessous, article de J.Dulphy en 1989 dans le Courrier Picard .
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